Pour réunir les fonds nécessaires au développement de leur réseau, nombreux sont les franchiseurs qui font appel à des investisseurs. En ouvrant leur capital à une tierce partie, ils se dotent des moyens nécessaires à leur expansion, mais ils doivent rendre des comptes à des individus ou à des organisations qui auront peut-être une vision différente de l'avenir de leur enseigne. Un problème que Jardiland a peut-être solutionné.
Jardiland lève deux millions d'euros
L'enseigne bien connue des Français, mais aussi des Espagnols et des Belges, a annoncé le 1er juillet dernier qu'elle avait ouvert 5 % de son capital à 67 investisseurs, pour un total de 2 millions d'euros. Jardiland, qui exploite 84 succursales dans trois pays d'Europe et compte en tout 204 points de vente, réalise 720 millions d'euros de chiffre d'affaires (dont environ la moitié grâce à sa centrale d'affaires et à ses magasins en propre). Il emploie 6000 personnes, dont la moitié au travers de ses franchisés.
Suite à des difficultés liées à la conjoncture économique ainsi qu'aux conditions météorologiques des étés 2012 et 2013, la société en difficulté avait été rachetée par le fonds d'investissement L-Gam en janvier dernier. Ce fonds luxembourgeois avait été créé en octobre 2013 avec le soutien de la famille princière du Liechtenstein. La première opération de L-Gam fut l'achat de Jardiland.
La stratégie du nouveau propriétaire a été de lever des fonds, mais pas auprès de n'importe qui. Après avoir présenté ses projets à ses 67 investisseurs, elle leur a proposé une augmentation de capital réservée. Ceux-ci, qui ne sont autres que les franchisés de la marque, ont accepté sans réserve. L'enseigne se félicite de ce qu'elle a qualifié de " véritable première dans l'univers de la franchise " qui servira à " solidifier les liens entre le franchiseur et ses partenaires " et qui " démontre la confiance des franchisés dans la nouvelle stratégie de Jardiland ". Le grouple L-Gam ajoute que " après une présentation détaillée des axes de développement de Jardiland et même souscrite au-delà du montant total initialement projeté ".
La franchise participative, mais à l'envers
Un jeune créateur d'entreprise qui déciderait de se lancer en franchise, que ce soit dans le secteur des loisirs ou ailleurs, pourrait être intéressé par une enseigne qui lui propose d'investir dans la tête de réseau. Dans le monde de la franchise, il n'est pas rare qu'un franchiseur entre au capital d'un franchisé qui peine à réunir les fonds pour concrétiser son projet. On parle alors de franchise participative. Cette formule renforce les liens entre le franchisé et son enseigne, mais celui-ci perd quelque peu en liberté.
En revanche, la méthode inventée par Jardiland et L-Gam n'a que des avantages : comme le souligne Jean-François Le Biez, franchisé historique Jardiland : " avec cette décision, les franchisés signifient leur confiance dans le nouveau projet de l’enseigne et démontrent leur volonté de s’impliquer pleinement dans son développement futur ".
La Rédaction, Franchise Loisirs ©